Folia Veterinaria

Vermifugation équine 2.0

datum publicatie: 30-06-2023
Espèce cible
cheval non prod d'aliments
cheval prod de lait
Indication
nématodes
cestodes
trématodes
mouches
Antiparasitaires - infection parasitaire
Substance active
fenbendazole
pyrantel
ivermectine
moxidectine
praziquantel
Sujets
Antiparasitaires
Résistance

Pour le traitement des nématodes chez le cheval, seules 3 classes d’anthelminthiques sont disponibles dans le monde : les benzimidazoles (fenbendazole), les tétrahydropyrimidines (pyrantel) et les lactones macrocycliques (ivermectine et moxidectine). Les substances actives entre parenthèses sont disponibles en Belgique en tant que médicaments à usage vétérinaire pour les chevaux (producteurs de denrées alimentaires).

Pour le traitement des cestodes, le praziquantel est disponible mais uniquement sous forme de combinaison avec de l’ivermectine ou de la moxidectine.

L’efficacité de ces substances est de plus en plus sous pression suite à une résistance aux anthelminthiques en augmentation. La Figure 1 illustre que la résistance des nématodes équins aux anthelminthiques a souvent été signalée ces dernières années (Nielsen, 2022).

Dans le cas des Cyathostominae (petits strongles) et de Parascaris spp. (ascaris), la résistance est une réelle menace à prendre au sérieux, y compris en Belgique (Claerebout, 2023).

Il n’y a encore aucune indication de résistance chez Strongylus spp. (grands strongles) ou chez les cestodes (Rendle et al., 2019), bien que dans ce dernier cas, cela puisse être attribué à un manque de tests diagnostiques appropriés ne nécessitant pas l’euthanasie des chevaux (Rendle et al., 2019).

 

Pourcentage d’études pour lesquelles une résistance a été mentionnée.

Figure 1. Pourcentage d’études pour lesquelles une résistance a été mentionnée. Les barres colorées indiquent, par espèce de nématode, le nombre total d’études menées et publiées depuis 2000 sur les LM : lactones macrocycliques, les PYR : pyrimidines (pyrantel) et les BENZ : benzimidazoles (fenbendazole). La longueur des barres donne le pourcentage d’études au cours desquelles une résistance aux anthelminthiques a été constatée (d’après Nielsen, 2022).

 

Les principales causes de résistance aux anthelminthiques mentionnées sont le sous-dosage et l’utilisation fréquente des mêmes classes d’anthelminthiques (ESCCAP, 2019 ; AAEP, 2019).

Etant donné qu’aucune alternative aux anthelminthiques actuels n’est à attendre dans un futur proche, comme un vaccin ou de nouvelles molécules, il est important de conserver l’efficacité de ces substances aussi longtemps que possible.

Une possibilité serait de se diriger vers une stratégie de traitement plus durable, en utilisant, lorsque c’est possible, les anthelminthiques moins fréquemment et de manière plus ciblée et de mettre en place des mesures complémentaires, telles qu’une bonne gestion des pâturages et des mesures de quarantaine, afin de pouvoir contrôler la pression infectieuse dans l’environnement.

Vermifuger durablement, principes et application

Les schémas de vermifugation des chevaux se concentrent principalement sur le contrôle de Cyathostominae spp. (petits strongles ou strongles non migrants) car ces espèces infectent tous les chevaux, indépendamment de leur âge.

De plus, tous les anthelminthiques efficaces contre les Cyathostominae le sont aussi contre Strongylus spp. (grands strongles ou strongles migrants), dont la prévalence a été réduite au cours de la décennie écoulée par l’usage intensif de lactones macrocycliques (ESCCAP, 2019).

En principe, on maintient une faible contamination des pâturage et donc une faible ingestion de larves infectieuses afin de prévenir les signes cliniques chez les animaux au pré. C’est surtout important pour les poulains et les jeunes chevaux qui n’ont pas encore une immunité suffisante.

Le Tableau 1 compare les différentes stratégies de vermifugation et leurs principales caractéristiques.

 

Les principales stratégies de vermifugation

 

La vermifugation de routine à intervalles réguliers est encore souvent conseillée chez les jeunes chevaux (ESCCAP, 2019 ; Rendle et al., 2019).

Afin de limiter le nombre total de traitements, les chevaux adultes peuvent être vermifugés de manière ciblée ou sélective.

Dans le cas du ‘targeted treatmentou vermifugation ciblée, tous les chevaux sont traités si le FEC (Fecal Egg Count) moyen pour le troupeau est élevé et qu’une forte contamination des pâturages est attendue. La vermifugation est basée sur la détermination du FEC d’échantillons mixtes (≤ 10 chevaux du même groupe d’âge). Les valeurs seuils qui peuvent être utilisées pour le traitement sont présentées au Tableau 2. Certains auteurs conseillent une valeur seuil plus élevée par individu : 500 EPG (Eggs per gram) (voir https://www.parasietenwijzer.nl/e/) alors que d’autres conseillent une valeur seuil plus faible (200 EPG) (Pfister et al., 2018 ; Nielsen et al., 2014).

 

Détermination du FEC

 

Etant donné qu’au sein d’un groupe de chevaux, une minorité d’animaux adultes (20%) seront responsables du gros de la contamination du pâturage avec des œufs de strongles (80%) (Rendle et al., 2019), seuls les chevaux qui contribuent le plus à la contamination peuvent être sélectionnés pour être traités.

Cette vermifugation sélective peut être mise en place chez les chevaux adultes sur base de déterminations individuelles du FEC (voir Tableau 2).

Vermifuger sur base du FEC – période et fréquence des déterminations du FEC

Dans la plupart des populations de chevaux adultes, au moins trois à quatre déterminations du FEC par an sont conseillées pour la vermifugation ciblée ou sélective, réparties uniformément sur la période de pâturage ou entre mars et novembre pour les chevaux qui passent l’année au pré.

Chez les chevaux traités, le FEC suivant est déterminé après l’expiration de l’egg reappearance period (ERP). L’ERP est de : 1 mois pour le pyrantel, 2 mois pour l’ivermectine et 3 mois pour la moxidectine après traitement (Rendle et al., 2019; Nielsen, 2022).

Si les mesures de prévention ont été bien appliquées (gestion du pâturage et vermifugation), la contamination du pâturage reste faible et un traitement larvicide automnal (traitement à l’écurie) n’est en principe pas nécessaire.

Avantages ?

Après un traitement sélectif, en principe, les chevaux non traités excréteront principalement des œufs de vers sensibles et les chevaux traités n’excréteront pas d’œufs ou seulement des œufs de vers résistants.

La population vermineuse du pâturage sera donc toujours constituée de suffisamment de vers sensibles qui n’auront pas été en contact avec l’anthelminthique et qui n’auront pas été soumis à une pression de sélection. Ces vers, qui font partie de ce que l’on appelle les refugia1, « dilueront » la population de vers résistants, ce qui inhibera la sélection de résistances au sein du troupeau (voir Figure 2).

 

Traitement sélectif

Figure 2. Le traitement sélectif fait en sorte que la population de vers sensibles reste suffisamment élevée dans le refugia (d’après Rendle et al. 2019).

 

Afin de réduire le risque de résistance, il est conseillé de vermifuger lorsque le refugia du pâturage est important et de limiter le nombre de traitements lorsque la population vermineuse du refugia est faible (périodes sèches et chaudes). Traditionnellement, il était conseillé de transférer les animaux sur un pâturage « propre » après vermifugation. Cette mesure n’est pas recommandée ici car elle réduirait le refugia, ce qui favoriserait le développement de résistances.

Diverses études ont montré que la vermifugation sélective conduisait à moins de traitements dans le troupeau sans affecter la santé des chevaux (ESCCAP, 2019).

Une étude récente basée sur un modèle de Cyathostominae a confirmé que la sélection de résistances est clairement ralentie lorsque la fréquence des traitements diminue. L’effet était le plus marqué lorsque les chevaux du troupeau n’étaient pas traités plus de 2x par an en moyenne (Leathwick et al., 2019). De même, Geurden et al. (2021) ont observé une diminution de la résistance aux lactones macrocycliques dans un modèle similaire lorsque le nombre de traitements diminuait.

Afin d’inhiber suffisamment le développement de résistances, il faudrait, selon Leathwick et al. (2019), viser un max. de 2 traitements par cheval et par an.

Une conséquence potentielle d’un usage plus sélectif des anthelminthiques est une prévalence accrue de Strongylus spp. (grands strongles).

Des chercheurs danois et suédois ont constaté une prévalence plus élevée de Strongylus spp. dans les élevages qui pratiquaient la vermifugation sélective que dans ceux qui pratiquaient la vermifugation stratégique (Nielsen et al., 2012 ; Tydén et al., 2019).

Afin d’éviter l’apparition de maladies dues à Strongylus spp., il est conseillé de surveiller les Strongylus spp. au sein de l’élevage (au moyen de la coproculture d’échantillons mixtes ou de l’identification moléculaire (PCR)).

Si la présence de Strongylus spp. est constatée, tous les chevaux sont vermifugés 2x par an (fin du printemps et automne/hiver) avec un produit efficace contre les formes adultes et larvaires (lactones macrocycliques, fenbendazole) et ce pendant au moins 2 années consécutives (ESCCAP, 2019).

Mesures complémentaires

Indépendamment de la stratégie de vermifugation choisie, des mesures complémentaires diminuant la contamination vermineuse dans l’environnement sont essentielles.

Une mesure importante consiste à éliminer régulièrement le crottin sur le pâturage (minimum 2x/semaine, avant que les larves infectieuses ne puissent se développer et se répandre), ce qui diminue grandement la contamination du pâturage (Herd, 1986 ; Osterman-Lind et al., 2022). Un avantage supplémentaire est qu’il ne se forme aucune zone de défécation typique et qu’une plus grande surface du pré peut être broutée.

Ceci et d’autres mesures sont reprises dans le Cadre 1. Pour une discussion détaillée, voir les différentes lignes directrices et publications sur le sujet (ESCCAP, 2019 ; Rendle et al., 2019 ; Herd, 1986 et Osterman-Lind et al., 2022).

Un aspect important de la réussite de tout plan de traitement est d’impliquer les propriétaires lors de l’élaboration de celui-ci. Il est important de leur donner suffisamment d’explications afin qu’ils puissent estimer les risques au sein de leur élevage et de tenir compte de leurs préoccupations lorsque certaines mesures ne sont pas applicables à leur élevage (Rose Vineer et al., 2017).

 

Mesures recommandées pour maintenir une faible contamination vermineuse sur le pâturage

 

Vermifuger les chevaux adultes contre d’autres espèces que les strongles

Cestodes – Anoplocephala perfoliata

Seule une partie des chevaux adultes est contaminée par des cestodes adultes et les signes cliniques associés sont rares. En nombre restreint, les cestodes sont considérés comme non pathogènes chez les chevaux adultes. Les infections plus graves sont associées à des coliques (Back et al., 2013).

Ce sont principalement les vieux pâturages de fauche qui sont à risque d’infection aux cestodes. Les infections ont généralement lieu pendant la 2ème moitié de la saison de pâture, par l’ingestion d’hôtes intermédiaires infectés (acariens).

Traditionnellement, un traitement de routine annuel ou semestriel est mis en place contre les cestodes.

La vermifugation (au praziquantel) ne devrait être nécessaire que si la présence d’A. perfoliata a été constatée au sein de l’élevage, sur base d’un examen coprologique d’échantillons mixtes (sensibilité très faible pour Anoplocephala) ou de la présence d’anticorps2 contre Anoplocephala perfoliata (ESCCAP, 2019).

Oxyures – Oxyuris spp.

En cas d’infection à Oxyuris spp., outre le traitement, la décontamination de l’environnement (murs de l’écurie, auge et autres endroits où les œufs peuvent être déposés lors du frottage de l’arrière-train) et la désinfection des accessoires, comme les brosses, sont essentielles.

La région périanale peut être rincée avec une solution savonneuse une fois ou, de préférence, deux fois par jour. Une pulvérisation huileuse ou un gel peuvent être appliqués sur le périné après rinçage afin d’entraver la migration des vers femelles et la fixation des œufs.

Vers pulmonaires – Dictyocaulus arnfieldi

Dictyocaulus arnfieldi constitue rarement un problème clinique, même chez les chevaux qui paissent avec des ânes. Les lactones macrocycliques et les benzimidazoles utilisés contre les strongles sont aussi efficaces contre les vers pulmonaires.

Fasciola spp.

De manière générale, les chevaux sont considérés comme plus résistants que les ruminants aux infections à F. hepatica. Toutefois, des signes cliniques ne sont pas à exclure chez les chevaux qui entrent en contact avec des ruminants infectés ou qui paissent dans des pâturages contaminés.

Les animaux montrent alors un état corporel altéré, avec un pelage rêche et un amaigrissement, des performances réduites et parfois de la diarrhée (Campe et al., 2011).

Selon une étude des cas de F. hepatica chez les chevaux au Royaume-Uni, les animaux sont fréquemment exposés au parasite, ce qui pourrait être une cause sous-estimée de maladie hépatique chez le cheval (Howell et al., 2020).

L’examen coprologique retourne souvent des faux-négatifs. Le diagnostic est établi sur base de tests ELISA (Howell et al., 2020).

Aucun médicament vétérinaire n’est enregistré pour le traitement de F. hepatica chez le cheval. Le traitement au triclabendazole (12 mg/kg per os), actif contre les stades adultes et immatures du parasite, est appliqué dans le cadre de la cascade (Nelis et al., 2010).

Gasterophilus spp.

Une vermifugation aux lactones macrocycliques en octobre/novembre permet de lutter aussi contre les stades larvaires de Gasterophilus spp (ESCCAP, 2019 ; Rendle et al., 2019). Idéalement, le traitement a lieu après une période de gel afin d’éviter la recontamination.

Vermifuger les poulains et les jeunes chevaux (< 3 ans)

Même dans les élevages avec une bonne hygiène à l’écurie et au pré, les signes cliniques dus à une infection vermineuse chez les poulains et les jeunes chevaux ne sont pas à exclure.

En plus des strongles, Parascaris spp. (ascaris) est une cause de maladie non négligeable, avec entre autres des symptômes respiratoires dus aux larves migrantes et des coliques dues aux vers adultes. C’est pourquoi une vermifugation régulière reste nécessaire. Dans le passé, il était souvent recommandé de fréquemment traiter les poulains (toutes les 4-8 semaines pendant leur première année de vie) mais, suite aux problèmes de résistances, cette méthode n’est plus considérée comme appropriée, aussi bien dans le cas de Parascaris spp. que de Cyathostominae spp..

Le traitement des poulains et des jeunes chevaux contre les cestodes (à la fin de l’été) n’est nécessaire que si la présence du parasite est constatée au sein de l’élevage. Chez les poulains plus âgés (> 3 mois), le traitement peut être basé sur la présence d’anticorps (non maternels !).

L’ingestion de Strongyloïdes westeri (anguillule) par le poulain a lieu principalement via le lait et ensuite par recontamination dans l’environnement mais elle est rarement cause de signes cliniques. Un traitement de routine des poulains et des juments n’est pas recommandé, étant donné la prévalence en baisse de ce ver peu pathogène (ESCCAP, 2019; Rendle et al., 2019).

Si la présence de S. westeri est constatée suite à un examen du crottin de jeunes poulains diarrhéiques, un traitement peut être mis en place. Le traitement des poulains (à l’âge de 2 semaines) et des juments (1 à 2 jours après le part) n’est recommandé que dans les élevages où le parasite a été constaté. Dans ces élevages, ne traiter que les poulains dont le crottin est mou est aussi une option.

Quarantaine

Les nouveaux chevaux qui peuvent être porteurs de nouvelles espèces de vers (ex. cestodes) ou de vers résistants, doivent être mis en quarantaine lors de leur arrivée à l’élevage. Il est recommandé de les traiter, dès leur arrivée, à la moxidectine, qui est active contre les petits et les grands strongles, et au praziquantel, qui est actif contre les cestodes (ESCCAP, 2019 ; Rendle et al., 2019). Idéalement, l’efficacité du traitement contre les strongles devrait être contrôlée après 14 jours, avant que les chevaux ne soient intégrés au groupe. La durée idéale d’une quarantaine est de 2 à 3 semaines. Lorsqu’elle n’est pas applicable à l’élevage, un strict minimum de 3 à 4 jours de quarantaine après vermifugation est recommandé.

Le crottin des chevaux en quarantaine doit toujours être stocké hors de portée des chevaux car les larves présentes peuvent se déplacer jusqu’à 150 cm et contaminer les pâturages et les paddocks adjacents (Osterman-Lind et al., 2022).

Anthelminthiques et résistance

Le Tableau 3 reprend les anthelminthiques et leur activité contre les différents nématodes et cestodes. Pour une liste des médicaments vétérinaires disponibles en Belgique, voir Vetcompendium/nématodes/cheval et Vetcompendium/cestodes/cheval.

Les molécules du Tableau 3 sont autorisées en tant que médicaments vétérinaires pour les chevaux producteurs et non producteurs d’aliments.

Les lactones macrocycliques, combinaisons avec le praziquantel incluses, ne sont pas indiquées pour les juments productrices de lait destiné à la consommation humaine.

Les médicaments vétérinaires à base de moxidectine ne sont pas indiqués pour les poulains de moins de 4 mois (6,5 mois dans le cas de la combinaison praziquantel + moxidectine). La combinaison de praziquantel et d’ivermectine peut être administrée aux poulains à partir de l’âge de 2 mois.

 

Anthelminthiques contre les principaux parasites gastro-intestinaux du cheval

 

La résistance aux benzimidazoles chez Cyathostominae spp. (petits strongles) et aux lactones macrocycliques (LM) chez Parascaris spp. est mondiale, Belgique comprise (Dorny et al., 2000 ; Nielsen, 2022 ; Claerebout, 2023).

La résistance aux LM (ivermectine, moxidectine) a été signalée chez les Cyathostominae mais n’a pas encore été rapportée en Belgique (Claerebout, 2023). La mesure dans laquelle un raccourcissement de l'ERP, déjà signalé en Belgique (Geurden et al., 2014), est un précurseur de résistances n'est actuellement pas connue avec certitude (Nielsen, 2022).

Le fenbendazole et la moxidectine ont une action larvicide. Etant donné la résistance largement répandue au fenbendazole, cette molécule n’est pas conseillée pour un traitement contre les larves de strongle. Dans certaines études, une efficacité larvicide moindre a été constatée pour la moxidectine (Nielsen, 2022).

Le pyrantel, grâce à son large spectre d’action, peut être utilisé de manière stratégique afin de diminuer l’usage des LM. Geurden et al. (2021) ont pu diminuer l’utilisation des LM de 6 à 4 fois par an à 2 fois par an (au printemps et en automne) en combinant avec un traitement au pyrantel chez les chevaux dont le FEC > 250 en avril et en novembre, sans mettre la santé des animaux en danger. En outre, des simulations ont montré que cela inhibait la résistance aux LM.

Une résistance au pyrantel chez Cyathostominae spp. a été souvent rapportée (Nielsen, 2022) et a été constatée en Belgique par Dorny et al. (2000). Dans l’étude de Geurden et al. (2021) mentionnée ci-dessus et exécutée dans des élevages belges, aucune baisse d’efficacité du pyrantel n’a été constatée.

Six études (entre autres françaises, allemandes et tchèques) ont rapporté une baisse d’efficacité des LM contre Oxyuris spp. (Nielsen, 2022).

Le praziquantel n’est disponible que sous forme de combinaison avec des LM. Etant donné que l’épidémiologie des cestodes est très différente de celle des autres espèces de vers comme les Cyathostominae, ces combinaisons peuvent favoriser le développement de résistances aux LM chez ces autres espèces.

En cas de doute sur l’efficacité d’un anthelminthique (approprié) dans un élevage et si un dosage incorrect peut être exclu (sous-dosage suite à une mauvaise estimation du poids vif ou si un médicament oral est en partie recraché), un problème de résistance à l’anthelminthique utilisé est possible.

Une résistance potentielle peut être évaluée chez les nématodes par l’exécution d’un test FECRT (Fecal Egg Count Reduction Test3). Un FECRT annuel est recommandé afin de contrôler l’efficacité des anthelminthiques utilisés dans l’élevage.

Pour un aperçu des cycles de vie des différentes espèces de vers et de Gasterophilus spp., voir la ligne directrice de l’ESCCAP : Guide on treatment and Control of Equine Gastrointenstinal Parasite Infections (ESCCAP, 2019) ou https://www.parasietenwijzer.nl/e/.


Notes

  1. Le refugia est la partie de la population vermineuse non soumise à la pression de sélection résultant de l’utilisation d’un anthelminthique. Les stades vermineux dans l’organisme du cheval qui ne sont pas sensibles à l’anthelminthique utilisé, les vers dans l’organisme des chevaux non traités et les vers présents sur le pâturage forment le refugia.

  2. Aucun test sérologique n’est disponible en Belgique. Dans la pratique, les tests salivaires sont envoyés aux Pays-Bas et la détection est effectuée au Royaume-Uni. Le test est relativement cher.

  3. Le principe du FECRT est basé sur l’exécution de 2 FEC : le premier avant la vermifugation et le second après l’administration du vermifuge mais pendant l’ERP du médicament utilisé. Avec ces 2 FEC, le pourcentage de réduction du FEC est calculé pour chaque cheval et le pourcentage de réduction est déterminé pour l’élevage. Sur base de cette valeur, la présence ou l’absence de résistance peut être évaluée. Des lignes directrices spécifiques pour le FECRT chez les chevaux ont été développées par la World Association for the Advancement of Veterinary Parasitology (WAAVP) (Kaplan, in preparation).


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