Les agents pathogènes suivants sont principalement responsables de maladies respiratoires chez les bovins :
- virus respiratoire syncytial bovin (RSB) ;
- virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) (voir plus loin) ;
- virus parainfluenza 3 bovin (PI-3) ;
- adénovirus bovins ;
- Mannheimia haemolytica ;
- Histophilus somni.
Le coronavirus bovin, qui provoque également des diarrhées chez le jeune veau, joue un rôle important dans les infections respiratoires chez le veau. Le virus attaque l'épithélium pulmonaire dans les voies respiratoires inférieures, ce qui entraîne un affaiblissement du système immunitaire.
Mycoplasma bovis peut provoquer des infections respiratoires, une arthrite septique et des infections de l’oreille moyenne et interne chez les jeunes veaux. Chez les animaux adultes, ce pathogène peut provoquer une mammite difficile à traiter.
Le virus de la diarrhée virale bovine (BVD) n'est pas un virus directement pneumotrope, mais son infection peut être associée à des troubles respiratoires.
Plusieurs vaccins monovalents contre le virus RSB, le coronavirus, Mycoplasma bovis, le virus IBR (voir plus loin) ou le virus BVD (voir plus loin) et plusieurs vaccins multivalents (compositions diverses contre le virus RSB, le virus PI-3, le virus BVD, Mannheimia haemolytica et Histophilus somni) sont disponibles.
Ces vaccins sont soit atténués, soit inactivés. Des vaccins injectables et intranasaux sont disponibles. Un vaccin ne peut être administré par voie intranasale que si cette voie est clairement mentionnée dans la notice du vaccin. Le choix entre vaccins monovalents et multivalents doit être motivé par la situation épidémiologique de l'exploitation et l'anamnèse qui permettent de connaître quels agents pathogènes sont présents.
Les vaccins contre le virus IBR, le virus BVD et la diarrhée néonatale bovine (coronavirus) sont commentés dans des chapitres séparés.
La prévalence élevée des infections respiratoires dans le cheptel bovin est responsable de la présence d'une immunité colostrale envers les virus et bactéries respiratoires chez de nombreux veaux. Cette immunité maternelle peut interférer avec la vaccination jusqu’à l'âge de 3 à 4 mois. Les vaccins intranasaux atténués interfèrent normalement peu ou pas avec les anticorps colostraux. L’apparition de la protection est généralement plus précoce lors d’une injection intranasale que lors d’une administration parentérale. La durée de protection des vaccins intranasaux est beaucoup plus courte que celle des vaccins injectables (environ 12 semaines vs 6 mois à un an).
Toutes les notices/RCP ne mentionnent pas clairement l’influence de l’immunité colostrale sur le fonctionnement du vaccin. L’âge minimum de la première vaccination et le schéma de vaccination (primovaccination et rappels) sont toujours mentionnés dans la notice/RCP de chaque vaccin.
La durée d'immunité est dure maximum un an pour ces vaccins. Il est donc recommandé de (re-)vacciner les animaux avant la période de l'année où l'incidence maximale de la maladie est constatée, soit, pour les maladies respiratoires, avant l'automne et l'hiver.
La qualité de la protection conférée par un vaccin dépend de la maîtrise du protocole de reproduction expérimentale de la maladie. Elle est aisée pour le virus IBR et, dans ce cas, les vaccins peuvent être testés expérimentalement envers l'infection et la maladie telles qu'elles se présentent naturellement. En revanche, les modèles expérimentaux d'infections par les virus RSB, PI-3 imitent beaucoup moins les situations naturelles. Dans tous les cas, les études réalisées doivent être conformes aux monographies de la Pharmacopée Européenne, lorsqu’elles existent.