Les pyréthrinoïdes sont utilisés, selon les principes actifs et les formulations, pour lutter contre les diptères, les acariens et les poux chez les bovins et les ovins, contre les moustiques Culicoides spp. chez les équidés (chevaux et ânes) dans le cadre du contrôle de la gale d'été et contre les puces, les tiques et les phlébotomes chez les chiens.
Tableau récapitulatif des antiparasitaires topiques à usage cutané.
La rubrique « Indication » de certains médicaments mentionne également la réduction du risque d’infections parasitaires transmises par les puces, les tiques ou les moustiques (par exemple Babesia canis canis, Ehrlichia canis, Leishmania infantum). Cette réduction résulte de la mort de l’hôte intermédiaire du parasite, sans que ces substances actives ne tuent le parasite même.
Les pyréthrinoïdes sont des molécules synthétiques. Leur structure est dérivée des pyréthrines, insecticides naturels issus de la fleur du pyrèthre, facilement dégradées par la lumière et la chaleur. Les pyréthrinoïdes sont des insecticides synthétiques, moins photosensibles et, par conséquent, plus rémanents et plus puissants. Chez l’insecte, ils ont une action neurotrope caractérisée par une dépolarisation des centres nerveux via une interaction avec les canaux à sodium, les récepteurs GABA et ceux du glutamate aboutissant à un effet “knock down”. Cet effet très rapide est intéressant car il intervient souvent avant que l’insecte hématophage ait eu le temps de piquer pour prélever son repas sanguin.
Les pyréthrinoïdes à usage topique sont à peine résorbés par les animaux à sang chaud. Ils diffusent rapidement sur la surface corporelle. Lors d’ingestion orale, souvent accidentelle, leur métabolisation par les estérases sanguines et hépatiques est très rapide et limite leur toxicité chez les mammifères. Ils sont conjugués puis éliminés par les urines.
Ne pas utiliser chez les jeunes chiens. L’âge limite mentionné dans les notices est propre à chaque produit. Ne pas administrer aux chats, surtout les chatons en dessous de six semaines, car ils sont particulièrement sensibles vu leur capacité métabolique plus faible que celle des autres espèces (voir Les pyréthrinoïdes peuvent être mortels pour les chats : un rappel utile en ce début de printemps). Ne pas administrer aux équidés atteints d'une maladie hépatique.
Les pyréthrinoïdes sont réputés très peu toxiques lorsque les modalités d'usage sont respectées. De l’hypersalivation, des vomissements, de l’ataxie, de la diarrhée, de l’hyper- ou hypothermie, des symptômes cutanés, comme de la dépilation voire de l'érythème marqué au site d’application, sont les effets indésirables les plus couramment observés en cas d’intoxication. Des réactions d’hypersensibilité ne sont pas à exclure. Des fasciculations musculaires et des convulsions peuvent apparaître. La mort survient du fait de la détresse respiratoire. Les circonstances d'intoxication sont souvent liées à une ingestion accidentelle ou à un surdosage. En cas d'intoxication, il est utile de laver l'animal et de lui administrer des émétisants et du charbon activé en cas d'ingestion. Un traitement symptomatique doit être mis en place. Certains chevaux, en particulier ceux du type arabe à la peau fine, peuvent avoir une réaction contraire au traitement. Chez de tels animaux, il est recommandé d’effectuer un petit test épicutané à la base de l’encolure. Toute irritation cutanée résultante est de courte durée.
Leur action peut être potentialisée par le pipéronyle butoxide qui inhibe le métabolisme microsomal responsable de l’inactivation chez l’insecte. Chez le cheval, la perméthrine prolonge parfois l’action des barbituriques. Associés aux organophosphorés, les pyréthrinoïdes voient leur action potentialisée. L’administration concomitante de phénothiazines peut faciliter l’apparition de crises d’épilepsie.
Les chats sont très sensibles aux pyréthrinoïdes et pourraient même présenter des effets indésirables en cas de contact étroit avec des chiens venant d’être traités. Il faut éviter que les chatons ne lèchent un animal traité (voir Les pyréthrinoïdes peuvent être mortels pour les chats : un rappel utile en ce début de printemps). Le respect des notices quant aux espèces cibles est important. Les poissons et les reptiles sont extrêmement sensibles à ces dérivés. Il est donc conseillé de prendre toutes les précautions nécessaires lors de l'utilisation en leur présence. Chez les chevaux, il convient d'éviter de traiter la zone devant les oreilles et la zone de la selle. Eviter que les animaux se baignent peu après le traitement dans des eaux naturelles et éliminer systématiquement le collier avant une baignade. Des cas de résistance contre certains pyréthrinoïdes tels que la deltaméthrine ont été rapportés pour certains parasites. L’impact environnemental sur les oiseaux et les insectes notamment doit être géré en respectant les recommandations d’usage et d’élimination des produits.
Les titulaires d’enregistrement ne déconseillent pas l’usage durant la gestation ou la lactation.