Traditionnellement, les céphalosporines sont classées par "générations", de la première à la quatrième, qui correspondent à une chronologie de mise sur le marché et, dans une certaine mesure, à leur spectre d'activité. Actuellement, il est cependant plus judicieux de les classer en 4 groupes, exclusivement en fonction de leurs propriétés cinétiques et de leur spectre d'activité.
- Les céphalosporines du premier groupe, comme la céfalexine, ont un spectre proche de celui des benzylpénicillines. Elles sont donc essentiellement actives sur les GRAM+ mais aussi sur les staphylocoques producteurs de pénicillinases, et quelques bactéries GRAM-. Toutefois, les entérobactériacées ne représentent pas une cible majeure. Pseudomonas aeruginosa n’est pas sensible.
- Celles du deuxième groupe, comprenant le ceftiofur, la cefquinome, la céfovécine et le céfadroxil ont un spectre d'activité proche de celui des aminopénicillines, élargi à de nombreux GRAM- (entérobactéries par exemple) y compris les souches sécrétrices de bêta-lactamases, mais restent inactives contre Pseudomonas aeruginosa.
- Les céphalosporines du troisième groupe ont un spectre d'activité variable mais englobent une activité contre Pseudomonas aeruginosa.
- Les céphalosporines du quatrième groupe ne comprennent pas de principe actif à usage vétérinaire.
D’une manière générale, l’élargissement du spectre s’accompagne d’une activité moins marquée vis-à-vis des GRAM+. Des informations complémentaires relatives à la résistance contre les céphalosporines sont disponibles dans le Folia Veterinaria 2009 n° 1.
Afin de s’assurer de l’usage rationnel des céphalosporines de troisième et de quatrième génération, maintenant légalement reconnues comme étant des antimicrobiens critiques dont l’usage doit être limité pour préserver la santé publique, l’AR du 21 juillet 2016 modifié par l’AR du 21 juillet 2023 et l'AR du 29 lai 2024 (AR relatif aux conditions d’utilisation des médicaments par les médecins vétérinaires et par les responsables des animaux ) prévoit que ces antibiotiques, à l’exception de ceux enregistrés exclusivement pour usage intramammaire, ne peuvent être utilisés chez des animaux (aussi bien producteurs de denrées alimentaires que de compagnie et chevaux), qu’après avoir apporté la preuve, par un test de sensibilité, des résistances aux autres catégories de substances antimicrobiennes et de la sensibilité aux antibiotiques critiques.
(plus d’infos sur le site de l’AFMPS).
Concrètement, les molécules critiques, actuellement mises sur le marché, sont la céfovécine, le ceftiofur et la cefquinome, classées dans le deuxième groupe.
Voir aussi "Conditions d'utilisation des antibiotiques d'importance critique".
Dans certains cas, l’inefficacité d’un médicament contenant un antimicrobien « non critique » n’est pas le résultat d’une résistance à la substance active mais d’une inadéquation entre la pharmacocinétique de la préparation et le niveau de sensibilité du germe visé. Dans de telles situations, il convient de vérifier que les autres médicaments contenant l’antibiotique réputé actif contre le germe, in vitro, ne possèdent pas de profil plus adapté avant de les éliminer du choix thérapeutique. Dans le cas contraire, le recours à un antibiotique critique sera éventuellement incontournable si aucune autre famille ne peut être sélectionnée. Les principes de cette analyse PK/PD et du processus décisionnel complet conduisant au choix d’un antibiotique ont été détaillés dans les Folia Veterinaria ainsi que quelques exemples emblématiques (Folia 2016 n°2, 2015 n°1, 2012 n°2).
Les médicaments répertoriés dans cette famille d’antimicrobiens peuvent être indiqués, selon les spécialités, les germes visés et les espèces cibles, pour le traitement des mammites aiguës (E. coli), des septicémies, des métrites, des arthrites, des méningites, du syndrome MMA chez les truies, des pyodermites superficielles et profondes, des abcès localisés dans les tissus mous, des périodontites, des gingivites, des nécrobacilloses interdigitées, des dermites digitées et interdigitées, des plaies infectées, des infections respiratoires, urinaires et gastro-intestinales. Les germes impliqués dans ces pathologies et potentiellement sensibles à ces antimicrobiens sont le plus souvent rappelés dans les RCP. De la même manière, les données pharmacocinétiques sont disponibles pour de nombreux médicaments.
Comme les pénicillines, les céphalosporines appartiennent au groupe des bêta-lactamines. Elles possèdent un noyau bêta-lactame qui leur confère une activité bactéricide. Les céphalosporines possèdent un cycle dihydrothiazine attaché au noyau bêta-lactame, qui augmente leur résistance aux bêta-lactamases. Leur mécanisme d'action est semblable à celui des pénicillines. Voir Pénicillines.
La céfalexine est utilisée par voie orale ou parentérale. Sa biodisponibilité orale, indépendante du repas, et sa distribution tissulaire sont comparables à celles des aminopénicillines.
Le céfadroxil est rapidement absorbé après administration par voie orale aux chiens et aux chats. La concentration plasmatique maximale est atteinte après 1 à 3 h. Il est entièrement éliminé par voie urinaire.
Le ceftiofur et la cefquinome sont utilisés par voie parentérale, sont rapidement résorbés après injection IM ou SC et sont éliminés majoritairement par voie urinaire et secondairement par voie biliaire.
La céfovécine se différencie des autres céphalosporines par sa forte liaison aux protéines et sa longue demi-vie d’élimination avec une longue durée d’action chez le chien et le chat. La céfovécine est principalement excrétée sous sa forme active inchangée dans les urines.
La toxicité des céphalosporines est très faible, et des réactions allergiques, parfois croisées avec les pénicillines, sont rarement observées. Chez les carnivores, l'administration orale peut parfois provoquer des vomissements et de la diarrhée.
Voir Pénicillines.
Voir Pénicillines.
Voir Pénicillines.
Voir Pénicillines.
Les animaux traités avec le produit à base de céfovécine ne doivent pas être mis à la reproduction dans les 12 semaines suivant la dernière administration. L’innocuité du céfadroxil n’a pas été établie chez les chiens et les chats pendant la gestation et la lactation. L’utilisation ne doit se faire qu’après évaluation du rapport bénéfice/risque.